Les enseignes de l’habillement ont enregistré en décembre 2018 une baisse de 4,3% de leurs chiffres d’affaires. Cette baisse est particulièrement prononcée s’agissant des ventes de lingerie (-8,5%) et de la mode enfant (-6%). Les ventes de vêtements pour homme diminuent de 3,9%, celles des vêtements pour femme de 2,1%.
Ces chiffres s’expliquent essentiellement par la poursuite et l’amplification du mouvement des « gilets jaunes » sur le mois de décembre. L’activité s’est légèrement redressée dans les derniers jours avant Noël et la semaine suivante avec le démarrage de certaines offres promotionnelles. Toutefois, ce maigre sursaut n’a pas suffi à rétablir la situation.
Ce chiffre comprend les ventes en lignes des enseignes, dont les sites web n’ont pas enregistré une hausse d’activité importante. Ceci confirme que le mouvement des « gilets jaunes » n’a pas entrainé de report de la consommation vers le e-commerce.
Les grands magasins et magasins populaires, qui avaient bien résisté en novembre, sont par contre touchés plus durement en décembre avec une baisse des ventes à hauteur de -6,5%.
Le durcissement de la crise en décembre, qui a particulièrement touché le centre de Paris, explique ces chiffres. Les grands magasins parisiens, figurant au sein du périmètre de sécurité mis en place par les forces de l’ordre, ont dû fermer prématurément leurs portes le 1er décembre (à 16h) et ont, pour la première fois, baissé leurs rideaux le samedi suivant.
Les pertes d’activité enregistrées sont d’autant plus importantes qu’elles sont concentrées sur une période de fin d’année stratégique pour le commerce notamment d’habillement. Cette situation a entrainé chez certains acteurs un besoin de trésorerie important et justifiant la mise en place des mesures d’accompagnement (report de dettes fiscales et sociales).
Le commerce d’habillement fragilisé après plus de 10 ans de baisse d’activité
En cumul sur l’ensemble de l’année 2018, la baisse des ventes est de 4,3% pour les enseignes de l’habillement (-1,5% en 2017) et de -1% pour les grands magasins et les magasins populaires. Cette nouvelle baisse s’inscrit dans un mouvement structurel de baisse du marché de l’habillement depuis 2007.
Ce bilan négatif s’explique notamment par des soldes d’hiver 2018 décevantes, les grèves intervenues au printemps, la météo particulièrement clémente à l’automne et le mouvement des « gilets jaunes » en fin d’année.
Une année 2019 qui s’ouvre dans un climat d’incertitude
Les enseignes de l’habillement commencent l’année 2019 dans une situation de fragilité financière accrue. Le début de l’année sera donc décisif pour permettre aux commerçants de rattraper leur perte d’activité et reconstituer leur trésorerie afin de pouvoir réaliser les achats des futures collections à partir du mois de février.
Or, les soldes d’hiver connaissent pour l’heure un démarrage décevant avec une baisse de la fréquentation locale et internationale ainsi que de l’activité malgré des taux de remise importants.