Face aux graves conséquences pour le secteur du commerce et de la mode, l’Alliance du Commerce, l’Union des Industries Textiles et l’Union Française des Industries Mode et Habillement annoncent mettre en demeure l’ADEME de retirer immédiatement sa campagne de communication « Le dévendeur et le polo ».
Le 14 novembre, l’ADEME et le Ministère de la transition écologique ont lancé une campagne de communication intitulée « Épargnons nos ressources ». L’une des vidéos consacrée à la mode met en scène dans un magasin un « dévendeur » de polo qui renvoie son client en l’incitant à ne rien acheter, sans lui offrir aucune autre alternative durable.
Si le développement de l’économie circulaire constitue une voie certaine de réduction de l’empreinte environnementale de la mode, ce n’est certainement ni les commerces ni les consommateurs qui doivent être mis à l’index. Pourtant, dans cette vidéo, ce sont bien les enseignes qui sont stigmatisées, les commerces de proximité et les réseaux de vente.
Sous couvert d’humour, cette campagne de communication nuit gravement à tout un secteur économique pourtant essentiel à la croissance de notre pays, celui du commerce et de la mode. Après les fermetures de nombreuses enseignes en France cette année, est-il opportun d’inciter à renoncer aux commerces physiques au profit inévitable des grands acteurs internationaux du commerce en ligne qui exercent leur activité dans des conditions souvent déloyales ?
Car ce spot vidéo sur la mode ne promeut ni l’emploi ni le commerce durable !
Il ne valorise ni les produits de seconde main, ni le Made in France, ni la réparation, ni les produits moins impactants pour l’environnement ! Il ne promeut aucune des initiatives responsables mises en place par les enseignes de mode. Il incite à ne rien acheter. Ne rien acheter, c’est tuer l’emploi, tuer le commerce physique, tuer la mode ! C’est dénigrer des milliers d’entreprises, leurs millions de collaborateurs et leurs savoir-faire. Est-ce l’objectif de cette communication ?
Alors que le Président de la République célébrait récemment encore la mode et que la France s’inquiète de la montée du chômage, cette campagne de communication s’en prend de manière inacceptable aux commerçants, aux vendeurs et vendeuses en magasin qui chaque jour travaillent pour accueillir au mieux les clients, aux industriels et aux créateurs de mode.
Les signataires rappellent que la mode contribue pour 69 milliards d’euros au PIB français, soit plus de 3% du PB devant l’industrie automobile et aéronautique.
Face à l’enjeu de la transformation écologique, nous attendons que l’État et ses services s’unissent à notre secteur pour accompagner les efforts massifs réalisés par les entreprises pour innover, expérimenter de nouveaux modèles économiques circulaires et renforcer l’éco-conception de leurs produits dans une période économique extrêmement contrainte.
Les entreprises s’engagent pour une meilleure gestion de la fin de vie de leurs produits à travers le versement à Refashion d’une éco-contribution qui représentera plus d’un milliard d’euros en 6 ans. Le récent lancement du Bonus Réparation, financé par cette éco-contribution, est une preuve de plus de leurs ambitions en faveur d’une mode plus responsable, plus durable.
Dans cette condition, nous demandons à l’ADEME et au Ministère de la Transition écologique et des territoires de retirer immédiatement cette vidéo et de travailler ensemble au développement d’une communication positive sur la transformation du secteur de la mode et du commerce.
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[box]Nous avons demandé, avec l’Union des Industries Textiles et l’Union Française des Industries Mode et Habillement, le retrait du spot « Le dévendeur et le polo » pour travailler à une campagne positive et fédératrice.Cette campagne de communication porte un préjudice grave et injustifié au commerce et à la mode dans une période essentielle pour des milliers d’entreprises et leurs collaborateurs. Alors que le secteur traverse une crise sans précédent, c’est inacceptable ! Nous demandons à l’ADEME son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial. Sans stigmatisation ni culpabilisation, nous devons travailler ensemble au déploiement d’une communication positive sur la transformation de notre secteur, déclarent les fédérations signataires.
En effet, notre secteur intègre lui aussi les enjeux environnementaux et transforme son offre pour y répondre. Des solutions existent pour mieux produire, mieux vendre, consommer moins mais mieux. Nous aurions attendu, assez collégialement, de l’ADEME, avec qui nous travaillons à cette transformation écologique (bonus réparation, affichage environnemental, etc.), qu’elle valorise, comme pour les autres secteurs, une de ces solutions, et donc les efforts très importants réalisés par les entreprises.
Désormais, place au dialogue apaisé et exigeant pour la croissance responsable ![/box]
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