Malgré une météo clémente, les résultats du mois de février des enseignes, grands magasins et magasins populaires dans le secteur de l’habillement restent encore particulièrement marqués par l’impact du mouvement des gilets jaunes. Des disparités importantes ressortent selon les formats, l’implantation des magasins et les rayons. Le bilan lié à la perte d’activité s’élève à plusieurs centaines de millions d’euros pour les commerçants.
Les enseignes de l’habillement membres de l’Alliance du Commerce enregistrent en février 2019 une évolution stable de leur chiffre d’affaires par rapport à février 2018, avec 0,5% de croissance. En cumulé depuis le début de l’année, l’évolution du chiffre d’affaires des enseignes de l’habillement est négative avec un recul de 1,6%.
Des résultats contrastés selon les formats de magasins et les rayons
Ces chiffres, apparemment stables, masquent une réalité contrastée : les chaînes de grande diffusion, généralement situées en périphérie, enregistrent une hausse de 3,1% tandis que les ventes des chaînes spécialisées, majoritairement situées en centre-ville, et celles en grands magasins et magasins populaires chutent respectivement de 0,5% et de 3,3% en février.
En outre, le niveau d’activité a été très différent selon les rayons : -3,5% pour les hommes , contre +3,6% pour les femmes . Les ventes de lingerie et de vêtements pour enfants restent, quant à elles, stables avec respectivement + 0,1% et – 0,7% d’évolution par rapport à 2018.
Une disparité profonde en fonction des territoires
Ces chiffres globaux masquent bien évidemment des résultats très difficiles pour les magasins directement touchés par les manifestations des gilets jaunes, et notamment dans les centres-villes où la fréquentation a chuté en moyenne de 25% le samedi. Les pertes d’activité s’élèvent aujourd’hui à plusieurs centaines de millions d’euros, non prises en charge par les assurances.
A ces pertes, s’ajoutent également les dégradations matérielles et les surcoûts d’exploitation liés aux mesures de sécurité à la charge des commerçants. Ces pertes justifient particulièrement la pérennisation des aides de l’Etat en soutien aux commerçants et soulignent l’urgence de mettre en œuvre rapidement des politiques plus favorables au commerce et à l’attractivité des centres-villes.