Christian Pimont, Président de l’Alliance du Commerce, défend les commerçants de centres-villes, durement affectés par les nombreuses manifestations. Extraits de l’interview du journaliste Philippe Bertrand, à retrouver en intégralité dans Les Échos :
« Le commerce ne supportera pas une nouvelle saison de manifestations. »
Christian Pimont, Président de l’Alliance du Commerce.
Quel est l’état d’esprit des commerçants de centre-ville ?
Ils sont inquiets. Chaque semaine depuis un an, les commerçants sont confrontés à des manifestations qui les empêchent d’exercer normalement leur activité (…). Alors que s’approche la période des fêtes de fin d’année qui représente une part importante des ventes, les commerçants de centre-ville et de périphérie tirent la sonnette d’alarme ! Ils ne veulent pas revivre ce qu’ils ont subi l’an passé. Le commerce ne supportera pas une nouvelle saison de manifestations (…). [D]epuis un an, les manifestations ont eu un impact majeur sur le comportement des clients. Un Français sur 5 a diminué sa fréquentation du centre-ville et le samedi n’est plus le premier jour de shopping en France.
Pourtant le gouvernement affiche sa confiance en matière de consommation, notamment en raison de sa politique budgétaire favorable ?
Nous ne sommes pas entendus. On veut faire croire que le commerce n’est pas en danger. C’est faux. Les mesures de pouvoir d’achat prises après la crise des « gilets jaunes » n’ont pas eu d’effets sur les ventes.
La situation du commerce est-elle si grave ?
Oui. (…) Mais comme le commerce est fait de petites structures et qu’il n’y a pas de plan social massif, cela ne semble pas être un problème pour les pouvoirs publics. Pourtant notre marché a perdu 15 % de sa valeur en 10 ans (…). Nous avons compté que dans notre secteur, la mode, plus de 5.000 personnes ont été sujettes à un plan de sauvegarde de l’emploi lors des trois dernières années.
La vulnérabilité du commerce n’est-elle pas provoquée par le développement du e-commerce et de la déconsommation qui se fait jour ?
Le commerce a connu de nombreuses révolutions et a toujours su s’adapter. Mais la transformation que nous vivons actuellement est d’autant plus difficile qu’elle intervient dans un contexte de marché en repli (…). Les modes de consommation changent également, mais, là encore, les commerçants s’adaptent pour répondre aux nouvelles attentes des clients. (…) En revanche, on ne peut pas travailler dans un climat de défiance et d’insécurité.
Qu’attendez-vous comme aide ?
Le gouvernement doit prendre conscience que le commerce est un secteur économique majeur. Avec plus de 3 millions d’emplois, il crée autant de richesses que le secteur industriel. Les pouvoirs publics doivent donc rétablir la confiance et permettre au commerce de s’adapter aux nouvelles attentes. Il faut pour cela élargir les possibilités d’ouverture en soirée et le dimanche. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas d’ouvrir tous les dimanches partout en France (…). Il est urgent également d’alléger la fiscalité locale qui pèse sur les magasins.
Interview « Le commerce de centre-ville ne supportera pas une nouvelle saison de manifestations » à lire en intégralité dans Les Échos.